Slow art : Le petit monde de la Fratrie
En street art, vous connaissez naturellement le projet little people de l’artiste anglais Slinkachu qui réalise des photos à partir de mise en scène miniature, souvent drôle, satirique et esthétique. Le dernier projet en date de Slinkachu, inner city snail propose une invasion d’escargots à Londres (symbole iconique du mouvement slow), dont les coquilles taguées n’échappent pas à l’environnement urbain post-graffiti. Des clichés macroscopiques qui font suite à l’univers parallèle des Little people, aux frontières du slow art et du street art.
En France, Les deux frères artistes simplement réunis autour du collectif La Fratrie suivent cette mouvance Slow art, avec leurs minuscules habitations isolées sur des fragments de planète, comme autant de petits jardins suspendus. Le binôme nous entraîne dans les souvenirs inconscients de notre enfance avec leurs miniatures, allégorie d’un monde contemporain qui se regarde à la loupe, présenté dans le cadre de l’exposition itinérante de la Slow Gallery.
Enfantin certes, mais légèrement inquiétant. Une intemporalité évidente se dégage des œuvres accrochées, qui rappellent l’univers troublant de David Lynch ou encore du monde surréalistes de Magritte. La Fratrie développe un process artistique lent, qui commence par l’observation de la nature (leur atelier se situe dans le nord de la France, en pleine campagne) jusqu’à l’exécution minutieuse de décor-maquette aux détails très précis, de facture artisanale. Un contre-point radical aux réalisations très grandiloquentes de l’art contemporain actuel, dont j’ai déjà ou parlé sur ce blog, notamment sur le mouvement d’art d’affaires très bling-bling (Koons et Hirst, entre autres)
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