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Rentrée masculine avec un parfum de Luxe, comme évoqué dans mes deux derniers posts. Sur le ring, Chanel et Dior. Martin Scorsese contre Guy Richie, Gaspard Ulliel face à Jude Law. Deux scénarios qui racontent l’homme contemporain, partagé ou fragmenté entre deux facettes : pour Bleu de Chanel, ça sera l’homme en clair-obscur, mi-public mi privé, qui doit rendre ses comptes aux tribunes des médias. L’arène est une conférence de presse où l’homme devient un loup pour l’homme, traqué par les médias et jugé publiquement. Ca aurait pu être Jude Law dans la vraie vie, que l’on rêve fidèle en gendre idéal et qui s’affiche indéniablement volage dans les tabloïds de la presse people. Chez Scorsese on est Rebelle star, on peut mettre sans dessus dessous sa chambre d’hôtel ou foutre en l’air un plan de communication, c’est dans l’ordre des choses.

L’homme Dior est plus subtil, distingué à l’ancienne, collectionne les boutons de manchettes et les belles montres. On quitte l’hystérie du monde médiatique pour un univers plus intemporel avec un seul décor commun : la suite de luxe, et devinez pourquoi. On imaginerait presque Lady Noire à l’autre bout du fil ou in fine, au lieu du rendez-vous fixé. Si il y a effet de citation chez Chanel / Scorsese ( Blow-up…) on retrouve ici l’inspiration Hitchcockienne de The lady Noire Affair mais aussi l’énergie et l’esprit libre de la nouvelle vague avec  un vrai clin d’oeil possible au court-métrage de Claude Lelouch C’était un rendez-vous que vous pouvez voir ou revoir ci dessous.

Un rendez-vous chic, romantique, fétichiste, érotique même, qui offre un lien invisible avec le produit, dans son storytelling. Dior Homme intervient comme le lien, l’alibi de mémoire dans cette mystérieuse relation homme-femme, que l’on pourrait résumer par vivons heureux, vivons cachés. Car, si pour vendre du parfum masculin il faut mettre deux jolies filles dans le scenario (ou plus, voir Vincent Cassel pour YSL) l’idée de Guy Richie / Dior fonctionne davantage sur le jeu du couple qui se ré-invente par le jeu, la correspondance, la travestissement. Mais méfions nous, tout de même, de l’homme qui Dior en nous.