Aujourd’hui c’est la Journée Internationale de la Femme. Alors que la plupart des directions marketing des grands groupes du luxe (et leurs agences) phosphorent depuis des mois sur comment communiquer subtilement sur cette délicate journée qui rend hommage à la femme, leur consommatrice, on voudrait nous faire croire que la maison Saint-Laurent échappe à la sacro-sainte réflexion sur un sujet aussi politique que marketing ? Sérieusement ?

Rappelez-vous, on est pourtant dans une continuité logique lancé par le créateur lui même en 1971, qui posait nu pour dévoiler son premier parfum masculin, qui avait aussi fait scandale à l’époque. Alors quand L’ARPP demande à Saint Laurent de retirer ses affiches après quand même quelques centaines de plaintes, c’est déjà renouer avec la tradition maison de faire parler d’elle pour exactement les mêmes raisons, qui manquait peut-être ces derniers temps ?

Ne soyons pas naïf, l’orchestration est parfaite, digne d’une volonté de faire un bon Buzz 2 Luxe : quand vous sortez une campagne qui ne vend rien d’autre que de la jambe montée sur roller dans un contexte marketing bienséant autour de La Journée Internationale de la Femme c’est bien sûr tendre le bâton aux chiennes de garde de journalistes, ne croyez-vous pas ? Ce que l’on regrette c’est que l’âme créative de Saint-Laurent de l’époque posant nu,  n’est malheureusement pas à la hauteur intellectuel ou subversive de la pauvreté créative et faussement transgressive de Inez & Vinoodh, ces intouchables créatifs qui finalement sont probablement les vrais responsables de ce genre d’indélicatesse.