Intéressant concept, délicieux ovni que ce nouveau parfum pour femme – sans nom – de Kenzo, imaginé par le designer israëlien Ron Arad, a qui le Centre Pompidou consacre actuellement une retrospective baptisé No discipline. Ron Arad est reconnu notamment pour des pièces comme l’étagère Bookworm de 1993 et la chaise Tom Vac de 1997, dont la qualité intrinsèque est avant tout de naviguer sans contraintes ni frontières entre design, architecture et arts plastiques.

Tandis que le marché de la parfumerie sature chaque jour un peu plus de nouvelles fragrances (parfum de célébrités, extension de segment olfactif, il existe même un parfum Burger king, c’est dire !) je trouve fort ingénieux de créer le buzz inside directement en amont du lancement marketing par l’audace d’un design fortement différenciant pour ce parfum conceptuel que chacun pourra s’approprier en lui donnant son propre nom. Encore plus étrange, le jus imaginé par le nez Aurélien Guichard est inspiré par une senteur particulière, celle de la poudre de marbre. L’ergonomie du packaging a elle été étudiée pour se lover dans une main, avec une bouchon intégré à l’objet, épousant les courbes sensuelles et minérales impossible à maintenir posé sur la verticale.

Encore plus fort, le parfum a presque le statut d’oeuvre d’art, puisque présenté au centre Georges Pompidou dans le cadre de la retrospective No discipline depuis le 19 novembre et sera disponible à la vente dans les boutiques Kenzo qu’à partir du 10 mars 2009, de quoi faire monter le buzz. Un pur produit destiné aux consommateurs qui disent (presque) non à la consommation, les nono’s toujours en quête de sens avec cette envie d’épure, de simplicité et de minimalisme. En tous cas, une antidote créative pour Kenzo.